« Enfin, une jeune fille m’ouvrit le guichet » : Oiseuse et son miroir
Roman de la rose
Guillaume de Lorris et jean Meun, Anjou, vers 1460.
Manuscrits, français 19153, f. 5 vo
© Bibliothèque nationale de France
Sombre et inquiet, l’amant frappe à la porte du verger de Déduit (le divertissement personnifié). Son miroir et son peigne à la main, la blanche et blonde Oiseuse, l’amie de Déduit, fait entrer l’Amant dans l’univers lumineux de ce jardin (v. 524-528, 564-567) :
Le guichet, qui estoit de charme
Adonc m’ovri une pucele
Qui asez estoit gente et bele :
Chevous ot blonz com .i. bacins ;
La chair plus blanche c’un pocins ;
[…]
Cote ot d’un riche pers de Ganz
Cosu fu a ligniaus tout entor.
Il paroit bien a son ator
Qu’ele ere pou enbesoingnié :
Quant ele s’estoit bien pignié…
(Enfin, une jeune fille m’ouvrit le guichet, qui était en charme : elle était très noble d’allure et belle, avec des cheveux blonds comme un bassin de cuivre, une chair plus blanche qu’un poussin […]. Elle était vêtue d’une cotte d’un riche drap bleu de Gand, qui était bordé d’un cordonnet. Il était évident, à sa mise, qu’elle était peu occupée : une fois qu’elle s’était bien peignée…