Jeunesse et son ami
Roman de la rose
Guillaume de Lorris et jean Meun, Paris ?, vers le milieu du XIVe s..
BNF, Manuscrits, français 1567,
f. 11
© Bibliothèque nationale de France
Dans une prairie où courent des lapins, Jeunesse et son ami se tiennent enlacés (v.1288-1297) :
Les queroles ja remanoient
Car tuit li plusor s’en aloient
Ou lor amies ombroier
Souz ces arbres por donoier.
Dieux com avoient bone vie !
Fous est qui n’a d’autel envie :
Qui autel vie avoir porroit,
De meillor bien se sofferroit,
Qu’il n’est nus graindres paradis
Qu’avoir amie a son devis.
(Les caroles déjà se terminaient, car la plupart des danseurs allaient chercher avec leurs amies l’ombre pour conter fleurette. Mon Dieu ! quelle belle vie ils menaient ! Bien fou celui qu’i n’a envie d’une telle existence ! Il se passerait d’un bien plus grand, celui qui pourrait jouir d’une telle vie, car il n’existe pas de plus grand paradis que d’avoir une amie à son gré.)