Narcisse devant la fontaine et apercevant son reflet
Narcisse se mirant dans la fontaine
Narcisse devant la fontaine et apercevant son reflet
Roman de la rose
Guillaume de Lorris et jean Meun, Paris, début du XVe s..
BNF, Manuscrits, français 12595, f. 12 vo
© Bibliothèque nationale de France
Narcisse meurt de contempler son propre reflet (v. 1480-1494) :
Si vit en l’yaue clere et nete
Son vis, son neis et sa bouchete.
Icil maintenant s’esbaï,
Car ses ombres tout le traï
Qu’il cuida veoir la figure
D’un enfant bel a desmesure.
Lors se sot bien Amors vengier
Dou grant orgueil et dou dongier
Que Narcissus li ot mené.
Bien li fut lors guerredoné
Qu’il musa tant a la fontaine,
Qu’il ama son ombre demeine.
Si en fu morz a la parclose :
Ce fu la some de la chose.
(Il se pencha complètement en avant pour s’y désaltérer. C’est ainsi qu’il vit dans l’eau claire et pure son visage, son nez et sa petite bouche. Aussitôt il en fut stupéfait, car son reflet le trompa tout à fait : il s’imagina voir la figure d’un jeune homme beau au-delà de toute mesure. C’est alors qu’Amour sut bien tirer vengeance du grand orgueil et du dédain que Narcisse lui avait témoignés. Il en fut alors bien récompensé, car il musa tant à la fontaine qu’il tomba amoureux de son propre reflet. Aussi en mourut-il en fin de compte : voilà toute l’histoire.)
 
 

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