Le jugement de Pâris
Le Livre des échecs amoureux
Evrart de Conty. Peint par le Maître d'Antoine Rolin, Flandre, XVe siècle.
Manuscrit sur parchemin
BNF, Manuscrits (Fr. 9197 fol. 37)
© Bibliothèque nationale de France
L'auteur rencontre le dieu Mercure et les déesses Pallas, Junon et Vénus. L'auteur dit ensuite que peu après qu'il se fut mis en chemin pour voir le monde et sa beauté, comme Nature le lui avait conseillé, il vit venir à lui le dieu Mercure, accompagné de trois dames remarquables et déesses de grande autorité ; la première était appelée Pallas, la seconde Junon et le dernière Vénus. […] Il y eut jadis une grande querelle et un très grand débat entre les trois déesses, à cause d'une pomme d'or qu'Envie, la déesse de la Discorde, avait jetée par malice entre elles. Sur cette pomme, il y avait une inscription qui disait qu'elle devait être donnée à la plus belle des trois ; or chacune de ces dames voulait la pomme à tout prix, prétendant être la plus belle. Mais quand Jupiter entendit cette querelle, il prit la chose en main pour faire cesser le débat, et ordonna que Pâris, le fils du roi Priam de Troie, soit le juge de la discorde de ces dames et remette la pomme à celle qui lui semblait la plus belle. Les dames furent donc menées devant Pâris qui, dès qu'il les eut vues et entendues, rendit sans hésitation la sentence en faveur de Vénus et jugea qu'elle était incontestablement la plus belle ; il lui donna donc la pomme.