Cybèle, déesse de la terre
Le Livre des échecs amoureux
Evrart de Conty. Peint par le Maître d'Antoine Rolin, Flandre, XVe siècle.
Manuscrit sur parchemin
BNF, Manuscrits (Fr. 9197 fol. 176v)
© Bibliothèque nationale de France
Couronnée et richement parée, Cybèle trône dans un char tiré par des lions domestiques. Le fait qu'elle était assise sur un char avec une couronne sur la tête n'a pas été imaginé pour nous signifier que la terre se meut ni qu'elle est portée d'un lieu à un autre, car la terre, en vérité, ne se meut pas dans son ensemble, bien que certaines de ses parties se meuvent parfois ; au contraire, elle est immobile, fixée et arrêtée au milieu même du monde, et de toutes parts également éloignée du ciel. […] Nous pouvons aussi dire que cette image est destinée à signifier la variabilité et l'instabilité des choses terrestres qui changent et se transforment sans arrêt, et ne demeurent jamais dans le même état, comme la roue qui tourne. […] Le coq et les poules qui suivaient Cybèle ont été imaginés parce que leur nature et leurs propriétés s'accordent avec celles de la terre. […] Ce qui est dit ensuite des lions apprivoisés qui menaient la char de Cybèle a peut-être été imaginé pour signifier la domination et la grande dignité de la terre parmi les éléments […].