Combat de la rue de Rohan, le 29 juillet 1830 | ||||
Par Hippolyte Lecomte (43 x 60 cm) |
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Paris, musée Carnavalet, P. 213 | ||||
La fin du mois de juillet 1830 vit éclater la "Révolution de Juillet", qui culmina dans les journées des "Trois Glorieuses", les 28, 29 et 30 juillet. Berlioz était alors en loge à l'Institut, en train de terminer sa cantate pour le prix de Rome, Sardanapale. Avide de participer aux événements révolutionnaires dont il entendait les échos depuis sa loge ("la mitraille et les boulets nous arrivaient en ligne directe, d'une batterie du Louvre qui balayait le pont des Arts et donnait dans les portes de l'Institut qui en ont été criblées", 2 août 1830), il termina sa cantate le 29, sortit pour chercher des armes et des munitions : "après trois heures de course je n'ai pu attraper qu'une paire de longs pistolets d'arçon sans munitions. [...] Enfin, à force de demander aux passants j'ai fini par être équipé complètement. L'un me donnait une balle, l'autre de la poudre, un autre un couteau à couper le plomb. Puis, voilà tout, pas une amorce de brûlée." Dans les mêmes journées probablement, Berlioz compose l'orchestration de La Marseillaise ; son enthousiasme pour le mouvement révolutionnaire et sa déception de ne pas y avoir davantage participé sont grands : "Cette idée, que tant de braves gens ont payé de leur sang la conquête de nos libertés, pendant que je suis du nombre de ceux qui n'ont servi à rien, ne me laisse pas un instant de repos. [...] l'ordre admirable qui a régné dans cette révolution magique de 3 jours se soutient et s'affermit ; pas un vol, pas un attentat d'aucun genre. C'est un peuple sublime !" |