Gaspare Spontini (1774-1851)

 

On doit donner encore la Vestale... que je l'entende une seconde fois !... Quelle oeuvre ! comme l'amour y est peint !... et le fanatime ! Tous ces prêtres-dogues aboyant sur leur malheureuse victime... Quels accords dans ce finale de géant !... Quelle mélodie jusque dans les récitatifs ! Quel orchestre ! Il se meut si majestueusement... les basses ondulent comme les flots de l'Océan. Les instruments sont des acteurs dont la langue est aussi expressive que celle qui se parle sur la scène.

Les Soirées de l'orchestre, douzième soirée
  

Musicien d'origine italienne, Spontini arrive à Paris à l'âge de vingt-neuf ans. Il n'a écrit alors que quelques opéras-bouffes. Son modèle de prédilection est Gluck. Cest pour cela que Berlioz l'aime. Ils appartiennent tous deux à la même tradition musicale. En 1807, Spontini compose La Vestale, opéra qui lui apporte gloire et succès. Et comme Berlioz, il s'oppose à l'opéra italien, à Rossini en particulier.
Spontini ne marque pas les esprits romantiques. Seuls Berlioz et le jeune Wagner vont le citer comme référence pour ses mises en scène d'opéra et son art de l'orchestration, particulièrement brillants. Mais Berlioz retient, aussi, l'utilisation que Spontini fait des trombones et des trompettes dans le premier acte de La Vestale.