Hamlet contemplant le crâne de Yorick

Par Eugène Delacroix, 1828. Lithographie, 29,5 x 38,5 cm (pierre). 1er état avant toute lettre avec remarques, Delteil 75-1.
BNF, Estampes et Photographie, Rés. Dc 183n (4)-Fol.

Le personnage d'Hamlet, dans les doutes duquel la génération romantique se reconnaissait, marqua l'œuvre de Berlioz. Dans Le Retour à la vie, l'artiste, double de Berlioz, évoque la profonde influence qu'a eue sur sa destinée ce personnage de Shakespeare. Pourtant, si en 1834 Berlioz semble avoir envisagé un moment d'écrire un opéra sur Hamlet, ce projet ne verra jamais le jour : Berlioz lui-même disait qu'il "n'osait" pas se lancer dans cette entreprise. Dans son œuvre musicale, seules La Mort d'Ophélie et la Marche funèbre pour la dernière scène d'Hamlet, dans Tristia, rendent hommage à ce drame dont les citations littéraires scandent ses Mémoires et sa correspondance. Pendant la scène du fossoyeur (acte V, scène I), Hamlet contemple le crâne du bouffon Yorick, avec qui il jouait enfant : par son mélange de grotesque et de tragique, ce passage illustrait de façon frappante le mélange des genres que la théorie dramatique française avait longtemps tenus séparés.