Portrait de Camille Moke (1811-1875) | ||||
Par Joseph Kriehuber (1800-1876). Lithographie (40,5 x 31,3 cm) |
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Musique, collection Richard Macnutt | ||||
En 1839, l'année où fut exécuté ce portrait, la grande pianiste Camille Moke était l'épouse du facteur de piano Pleyel depuis déjà huit ans. Ce mariage avait rompu les fiançailles de Camille avec Berlioz alors que celui-ci se trouvait loin de Paris, pensionnaire de l'Académie de France à Rome, à la villa Médicis. Camille-Marie-Denise Moke était née en 1811. Berlioz l'avait rencontrée pendant l'hiver 1829-1830, alors que celle-ci était liée à Ferdinand Hiller, leur ami commun, et cette rencontre lui avait apporté une consolation à son amour sans espoir pour Harriet Smithson. L'un et l'autre enseignaient dans une école privée de musique du Marais : elle y enseignait le piano, lui, la guitare. Les deux jeunes gens se fiancèrent rapidement (le père de Berlioz semble avoir donné son consentement vers la mi-juin 1830), mais la mère de Camille (gracieusement surnommée " l'hippopotame " par Hector) s'opposait à ce mariage qui n'apportait pas à sa fille le rang et la fortune qu'elle désirait pour elle. Berlioz apprit son mariage avec le facteur de pianos Camille Pleyel depuis Rome et ourdit aussitôt le projet d'un triple assassinat contre Camille, sa mère et Pleyel – mais il oublia ses projets de vengeance dans la douceur de Nice. Camille devait se séparer de son mari en 1835. Elle mena une brillante carrière internationale de pianiste et d'enseignante (notamment au conservatoire de Bruxelles) ; elle devait mourir en 1875.
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