Chevauchée de Faust et de Méphistophélès devant le gibet de Montfaucon | ||||
Par Joseph Thierry, vers 1866. Huile sur toile, 111 x 142 cm |
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BNF, bibliothèque-musée de l'Opéra, Mus. 655 | ||||
"La nuit, en plein champ. Faust et Méphistophélès galopant sur des chevaux noirs", porte le texte de Goethe. "Plaines, montagnes et vallées, La course à l'abîme, Faust et Méphistophélès galopant sur deux chevaux noirs", porte la scène XVIII de la partition de La Damnation. Les six répliques échangées par les deux personnages pendant cette chevauchée nocturne, qui évoquent des sorcelleries, deviennent chez Berlioz le moment capital, inventé par le compositeur, au terme duquel le héros, damné, sera entraîné aux enfers. Aussi Berlioz ne ménage-t-il pas les effets : un rythme obsédant des cordes évoque la cavalcade infernale, à laquelle se mêle un chœur de paysans dont les deux chevaux dérangent les cantiques. Les "monstres hideux" et les "grands oiseaux de nuit", les "squelettes dansants" sont illustrés par les notes graves des trombones accompagnés des bassons, clarinettes, ophicléides et tubas. Toujours sarcastique, Méphisto, tandis qu'il l'entraîne à son insu vers l'abîme, conseille à Faust effrayé : "Pense à sauver sa vie et ris-toi des morts !" La chute dans le gouffre est accompagnée d'un silence d'autant plus saisissant qu'il a été préparé par une progression de toutes les forces de l'orchestre vers le tutti fortissimo.
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