Portrait de Carl Maria von Weber (1786-1826) | ||||
Anonyme. Lithographie, après 1830 (48 x 33 cm). Fac-similé de la signature de Weber. |
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BNF, Musique, Est. Weber C. M. F3 006 | ||||
"L'orchestre fougueux, contrasté, rêveur, tendre, passionné de Weber, n'est que la progression de celui de Gluck." (CM IV, 2 octobre 1839.) Encore étudiant, Berlioz découvre les opéras de Weber sous la forme d'arrangements fabriqués par Castil-Blaze, le "musicien vétérinaire" : le Freischütz transformé en Robin des Bois en décembre 1824 ("il s'exhalait de cette partition un arôme sauvage, dont la délicieuse fraîcheur m'enivrait" [Mémoires, XVI]) et Euryanthe devenu La Forêt de Sénart ou La Partie de chasse en janvier 1826. En mars 1826, il tente en vain de rencontrer le compositeur allemand en route pour Londres. Les concerts du Conservatoire mettent assez régulièrement des extraits de Weber à leur programme (l'Ouverture d'Obéron ou un chœur du Freischütz). En mai 1829, il peut enfin entendre Obéron par la troupe allemande d'Aix-la-Chapelle avec Mme Schroeder-Devrient dans le rôle de Rezia ; il garde un piètre souvenir de ces représentations. Berlioz a rassemblé dans À travers chants les principaux articles qu'il a consacrés à Weber : sur le Freischütz (16 juin 1841), sur Obéron (6 mars 1857) et sur Abu-Hassan (19 mai 1859). Le premier de ces opéras justifie à lui seul l'admiration sans réserve que Berlioz voue au compositeur : le public français "reconnaît dans Weber la plus sévère unité de pensée, le sentiment le plus juste de l'expression, des convenances dramatiques, unis à une surabondance d'idées musicales mises en œuvre avec une réserve pleine de sagesse, à une imagination dont les ailes immenses n'emportent jamais cependant l'auteur hors des limites où finit l'idéal, où l'absurde commence." (ATC, p. 245.)
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