Abraham Bosse | ||||
La Maîtresse d'école, v. 1638 | ||||
Eau-forte, légèrement rehaussée de burin dans les ombres. 255 x 324 (trait carré). | ||||
BNF Est., Ed 30 a* | ||||
La maîtresse ne s'occupe que de filles, dans la haute salle qui est probablement sa chambre en même temps que son école. À gauche, la vieille femme (on notera que, pour l'homme comme pour la femme, les bésicles sont l'emblème de leur fonction) guide d'une baguette une enfant s'exerçant à lire. Au centre, un groupe de trois fillettes semble discuter avec acharnement un point de doctrine abécédaire. Au fond à droite, sur un banc près du lit, deux fillettes se restaurent avec le pain et les fruits qu'elles ont apportés dans leur panier d'osier. À droite, une grande fille amène sa petite sour pour sa première leçon. Au fond, à travers une porte surmontée d'un tableau (ou d'une estampe) présentant un crucifix, on aperçoit la servante en train de balayer le sol de l'office. On remarquera le caractère particulièrement savant des vers commentant cette image ; s'il est évident pour nous que c'est l'Amour que cet "enfant dont l'exercice est de blesser et d'enflammer", nous pouvons penser que ce langage précieux n'était pas saisi du petit peuple. | ||||
En bas vers la droite : ABosse jnu. et fe. Dans la marge inférieure, sous le titre : LA MAISTRESSE D'ESCOLE, 12 vers sur 4 colonnes : Ces Filles encore petites / En leur [sic] foibles commencemens / Par cette bonne Vieille instruites / N aprennent que leurs rudimens. // Quand par l'accroissement de l'âge / Se renforcera leur Esprit, / Elles en scauront dauantage / De viue voix et par escrit. // Alors l'Enfant, dont l'exercice / Est de blesser et d'enflammer / Leur apprendra sans artifice, / Qu'on scait tout en scachant aimer. // Par d'estranges metamorphoses, / Ce Tyran des affections, / Changeant leurs espines en roses, / Contentera leurs passions. Au-dessous, au centre : le Blond excud. auec Priuilege du Roy. | ||||