Abraham Bosse | ||||
Planche 100 (p. 158) | ||||
pour Manière universelle de M. Desargues pour pratiquer la perspective par petit pied, comme le géométral, Ensemble des places et proportions des fortes et faibles touches, teintes ou couleurs, par A. Bosse, Paris, Pierre des Hayes, 1647-48, in-8° Eau-forte. 130 x 85 | ||||
BNF Est., Ed 30, rés. | ||||
Bosse écrit : "Voici dans cette planche ainsi que je viens de dire, un exemple du moyen d'appliquer la pratique de cette règle de perspective à ce qui est des figures du corps humain, et par conséquent à ce qui est de toute autre chose, mouvante et non mouvante, animal, plante, rocher et semblables. En concevant une ligne comme droite, qui traverse en essieu continuel chaque partie d'un corps humain, d'un bout à l'autre, et laquelle ait la disposition de plier et faire angle à chaque jointure ; on voit qu'il se fait de cela comme une espèce de squelette seulement de lignes simples que M.D. [Desargues] nomme la structure d'entre les essieux des parties de ce corps ; ces essieux allant de jointure en jointure." Il s'agit donc de répondre à ceux qui ironisent sur l'impossibilité de mettre en perspective un objet complexe en mettant en évidence une structure simplifiée de cet objet. Mais cette simplification a d'autres avantages. Elle permet de réaliser une esquisse des actions des sujets vivants. Dans son Traité des pratiques géométrales et perspectives... de 1665, Bosse insiste sur l'utilité de ces figures par essieux pour dessiner rapidement le "gros d'attitude", quitte à former les figures "encore plus en détail sur ce que l'on en a commencé par les essieux". Elle donne un moyen commode pour normer le corps humain. Dans son traité des Représentations de diverses figures humaines... de 1656, Bosse utilise des proportions tirées de Vésale pour donner des valeurs normatives aux longueurs des essieux de son squelette. | ||||