Abraham Bosse | ||||
Planche 12 | ||||
pour Représentation des différentes figures humaines, avec les mesures prises sur les antiques qui sont de présent à Rome, recueillies et mises en lumière par A. Bosse, graveur en taille douce en l'isle du Palais, Paris, 1656, in-32, 20 planches et 8 de texte gravé Eau-forte. 73 x 44 | ||||
BNF, V. 2887 et V. 29376 | ||||
Le traité consacré à la représentation des figures humaines, qui voit le jour en 1656 mais a été conçu dès le début des années 1640 comme un appendice de la Manière universelle de M. Desargues..., témoigne de l'originalité de l'effort pédagogique de Bosse comme de sa conception des "dépendances" de la perspective. La singularité de ce traité est en effet, comme son titre l'indique, d'aborder la question de la représentation de la figure humaine et d'user de manière inaccoutumée de la science des proportions. S'attachant à quatre antiques fort célèbres, reconnus pour leur beauté (la Vénus Médicis, l'Hercule Farnèse, le Méléagre et l'Apollon du Belvédère, ici figuré), Bosse les divise en trente parties égales, qui, à la différence de la plupart des traités de proportions, ne renvoient à aucune partie anatomique mais sont elles-mêmes fragmentées en un nombre de sous-parties, ou "minutes", variable selon les figures. Pareille division en modules, dont le choix peut sembler arbitraire, doit être une aide à la représentation puisque la perspective a pour qualité de conserver les rapports entre les hauteurs. Mais elle se voit surimposer des mesures exprimées en pieds, pouces et lignes, prises à Rome par Roland Fréart de Chambray dans les années 1640, et qui revêtent à leur tour un double objectif : donner les mesures géométrales qui préparent une représentation aisée du corps humain au sein du devis arguésien ; permettre, par l'abandon de modules dont les fractions sont difficilement manipulables, de représenter de manière rigoureusement proportionnée jusqu'aux parties les plus petites du corps. Le choix de combiner les commodités offertes par un système traditionnel de proportions à l'exigence de mesures propre à la méthode arguésienne explique sans doute que Bosse ait recours, pour ce traité, aux modèles antiques. Mais s'il concevait la figure humaine avant tout comme une dépendance de la perspective dont il faut pousser les lois toujours plus universellement, les formes complexes de son discours pouvaient laisser penser qu'il cherchait à empiéter sur les prérogatives des peintres de l'Académie. | ||||
En bas au centre, sur le socle où se tient l'antique : Costé de LApollon, mesuré / en haute(ur) et large(ur) ; en haut à gauche : 12 | ||||