Abraham Bosse
				La Calcination de l'antimoine
				Planche pour Le Febvre (Nicaise), Traité de la chymie, Paris, Thomas Jolly, 1663, 2 vol. in-8°
				Eau-forte. 140 x 183 BNF Est., Ed 30, rés.
				Au XVIIe siècle, l'antimoine était au centre de nombreuses controverses alchimiques et médicales. Ses curieuses propriétés et l'extrême facilité avec laquelle ce métal s'alliait avec d'autres lui ont valu le nom de régule (petit roi). Les propriétés d'un de ses composés, le tartre stibié plus connu sous le nom d'émétique, déclenchèrent une guerre des plus violentes parmi les médecins et savants, à laquelle prit part notamment le doyen de la faculté Gui Patin, farouche adversaire de l'antimoine. Le Parlement dut prononcer contre l'émétique un arrêt de proscription malgré les vertus reconnues des préparations antimoniales. L'opération dite "calcination de l'antimoine" consiste à chauffer, ici au moyen de la concentration des rayons solaires par une loupe, un minerai de sulfure d'antimoine. Il se dégage des vapeurs et des projections de matière qui rendent nécessaire le port de lunettes par ce noble et savant expérimentateur qui aura peut-être suivi le conseil de N. Le Febvre : "Avant de travailler à cette opération, on mangera du pain avec du beurre, afin que la graisse de celui-ci, tempère la vertu corrosive de la fumée."
				En haut : La calcination Solaire de L'antimoine Feuillet 899. En bas, à droite la description des éléments de la planche : a la Table / b le miroir avec son soutien qui se peut hausser et baisser / c la pierre ou la plaque sur laq.lle est l'antimoine en poudre / d l'artiste qui gouverne le miroir et qui remüe l'antimoine / e la lumière qui est concentrée par le miroir.