Louis Aragon, Aurélien
 
Manuscrit autographe
27 x 21 cm
BNF, Manuscrits, N. a. fr. 25559, f. 1
 
"Tout Aurélien sort d'une phrase [...] imaginée en marchant dans les rues de Nice." Reconnaissant un rôle déterminant aux incipit dans la genèse de ses principaux romans, Aragon s'est interrogé sur la survenue de ces "phrases initiatrices", "phrases de réveil", leur attribuant une vertu magique, sorte de "Sésame, ouvre-toi !" Dans Je n'ai jamais appris à écrire ou les Incipit, il rapporte les réflexions de Véniamine Kavérine sur les débuts des romans : "La première phrase c'est le pied d'un arc qui se déploie jusqu'à l'autre pied, à la phrase terminale" ; ou encore : "C'est le la, auquel l'écrivain prête l'oreille." Aragon emprunte à l'écrivain soviétique ces images pour les appliquer à Aurélien, dont la première phrase "donne le la de toute cette longue histoire qui va d'une guerre à l'autre [...] pour se clore, Bérénice une fois morte, sur la phrase : "Maintenant il faut la ramener à la maison..." dont j'imagine assez bien qu'elle est le second pied de l'arc."