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Le portulan de Mecia de Viladestes
En 1413, Mecia de Viladestes signait une
carte-portulan de grandes dimensions, aux couleurs vives,
richement enluminée et fort proche de la partie
occidentale de l'Atlas catalan par le style des
illustrations et la langue des inscriptions, le catalan.
Son auteur, comme Cresques, était d'origine juive et,
comme le fils de Cresques, Jefuda, il dut se convertir au
christianisme.
En Afrique prolongée au-delà du grand fleuve qui coule d'ouest en est
et qui rassemble, comme l'avait déjà fait Idrîsî, le Sénégal,
le Niger et le Nil, Mecia de Viladestes a représenté les quatre rois de
l'Atlas catalan et, dans la fourche du Nil, le prêtre Jean lui-même dont
c'est la première apparition dans la cartographie majorquine, une manifestation
de l'intérêt des Catalans vis-à-vis des chrétiens d'Ethiopie.
La puissance de ce personnage est telle que
"personne ne peut séjourner dans la région sans
son appui et sa protection".
Fasciné par l'Afrique, Viladestes donne les étapes,
au sud de l'Atlas, de la route transsaharienne qui
conduit de Sidjilmassa à Tombouctou. Au nord, l'auteur a
renoué avec la tradition inaugurée par Dulcert, et
marquée par un léger recul dans l'Atlas catalan.
Mecia de Viladestes met en vedette les îles de
l'Atlantique qui captent la part de rêve développée en
Orient par l'Atlas catalan. Au nord-ouest, il marie mythe
historique et réalité économique en figurant un grand
poisson vers lequel se dirige une petite barque occupée
par deux hommes qu'attend un navire où l'on distingue la
silhouette d'un abbé ou d'un évêque : mythe de saint
Brandan et réalité de la chasse à la baleine.
Portulan de Mecia de Viladestes, 1413.
1 feuille vélin ms enluminée, 850 x 1150 mm.
Paris, BnF, Cartes et Plans, Rés. GeAA 566.
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