Aurélien Bory
Sans objet, 5 octobre 2014
© Photo Christophe Raynaud de Lage
L’agrès introduit inévitablement une relation singulière au corps en action. En souhaitant questionner l’idée de confronter l’acrobate à quelque chose qui le dépasse, qui le contraint et l’inquiète, Aurélien Bory a conçu Sans objet. À partir d’un gigantesque robot enseveli sous une bâche plastique qu’il déforme au gré de ses mouvements, le créateur a mis en espace un troublant rapport de force où, inspiré par Maurice Maeterlinck qui suggère « qu’il faudra peut-être écarter entièrement l’être vivant de la scène », la puissante machine assure la performance… en silence. De cette énergie formidable et contenue naît une étrange chorégraphie, entre frôlement et affrontement, une danse sensuelle conçue comme un pas de trois hors normes où l’on ne peut s’empêcher de lire entre les lignes un bel hommage aux Temps modernes de Chaplin.
BnF, Éditions multimédias, 2021