Tout au long de son histoire, le cirque a privilégié l’unité syntaxique de ses disciplines, mais il s’est aussi parfois attaché à associer plusieurs techniques pour enrichir ou complexifier une séquence spectaculaire. En juxtaposant corde lisse et vélo acrobatique, Valérie Debourg et Jacques Schneider ont créé un « assemblage » paradoxal où un agrès vertical et fixe s’ancre, s’amarre, s’unit à un objet mobile pour développer une écriture singulière où les éléments se répondent et se lient, au sens propre comme figuré. Il s’agit bien d’un duo acrobatique dont les protagonistes jouent de leurs techniques respectives pour définir une nouvelle dimension à la fois poétique et pleine d’humour. Verticalité et circularité se mêlent pour inventer de subtiles architectures visuelles sans jamais effacer la problématique essentielle de la performance et du risque. Équilibres, chutes, portés s’imbriquent ou s’opposent et symbolisent bien ce que deux disciplines qu’a priori rien ne rapproche peuvent apporter l’une à l’autre. C’est de cette improbabilité constitutive que naît le charme de ce duo imprévu et fantasque.