Harry Deems Dann, Felix Adler, Emmett Kelly et Paul Jerome, Sarasota, Floride
1947
© Joseph Janney Steinmetz, courtesy of the State Archives of Florida
Le gigantisme des cirques américains à trois pistes ne favorise pas le contact des clowns avec le public. Pour capter les regards, parler à l’imaginaire des spectateurs et d’une année à l’autre, espérer être reconnus, les clowns déploient des trésors d’invention.
Felix Adler (Franck Bartlett Adler, 1895-1960), Félix le Clown sur la piste, est un ancien acrobate intronisé « Le Roi des clowns » pour la majesté de ses entrées, vite démentie lorsqu’il trébuche sur son petit cochon rose. Il se repère dans l’espace immense à son imposante silhouette surmontée d’un minuscule chapeau piqué d’une seule plume, à la Harry Busbee, et ponctuée par une ombrelle ridiculement petite pour un si grand personnage à protéger du soleil.
Emmett (Leo) Kelly a enfilé comme une deuxième peau la défroque du tramp ou hobo, ce chassé des villes par la grande crise de 1929. Le chemineau, auquel Charlie Chaplin a donné une autre silhouette, suit les rails de chemin de fer, de bourgs en bourgs exploitations agricoles, en quête permanente d’un petit emploi et de nourriture. Habillé de loques sombres, le visage triste mangé par une barbe, le tramp est l’antithèse du clown américain au blanc visage enjoué et au costume multicolore.
Paul Jerome James (1889-1960) porte d’abord le maquillage blanc et d’amples costumes colorés à la Felix Adler. Il adopte bientôt l’apparence d’un tramp pour cacher sous le vaste pardessus le lourd dispositif de batteries qui lui permet d’éclairer son nez. Il devient le Clown Neon et dote son chien et fidèle partenaire d’une lumière au bout de la queue.
Comme d’autres clowns vedettes du cirque Ringling Bros. and Barnum & Bailey, il figure dans le film Sous le plus grand chapiteau du monde, de Cecil B. DeMille.
Dans l’univers médiatique, Harry Deems Dann (1922-1970) représente l’image du clown américain – America’s Picture of Clown – pour le masque singulier qu’il s’est composé, autour d’une signature élaborée, délicatement dessinée autour de ses yeux. Ses sourcils, cachés sous le blanc gras sont finement prolongés par un trait noir le long des tempes. Son regard est entouré, souligné par des points et des traits qui partent en pointes jusque sous les pommettes. L’aspect un peu piquant de l’ensemble est adouci par l’arrondi de la bouche et la rotondité du faux crâne parfaitement gommé par le maquillage.
Felix Adler (Franck Bartlett Adler, 1895-1960), Félix le Clown sur la piste, est un ancien acrobate intronisé « Le Roi des clowns » pour la majesté de ses entrées, vite démentie lorsqu’il trébuche sur son petit cochon rose. Il se repère dans l’espace immense à son imposante silhouette surmontée d’un minuscule chapeau piqué d’une seule plume, à la Harry Busbee, et ponctuée par une ombrelle ridiculement petite pour un si grand personnage à protéger du soleil.
Emmett (Leo) Kelly a enfilé comme une deuxième peau la défroque du tramp ou hobo, ce chassé des villes par la grande crise de 1929. Le chemineau, auquel Charlie Chaplin a donné une autre silhouette, suit les rails de chemin de fer, de bourgs en bourgs exploitations agricoles, en quête permanente d’un petit emploi et de nourriture. Habillé de loques sombres, le visage triste mangé par une barbe, le tramp est l’antithèse du clown américain au blanc visage enjoué et au costume multicolore.
Paul Jerome James (1889-1960) porte d’abord le maquillage blanc et d’amples costumes colorés à la Felix Adler. Il adopte bientôt l’apparence d’un tramp pour cacher sous le vaste pardessus le lourd dispositif de batteries qui lui permet d’éclairer son nez. Il devient le Clown Neon et dote son chien et fidèle partenaire d’une lumière au bout de la queue.
Comme d’autres clowns vedettes du cirque Ringling Bros. and Barnum & Bailey, il figure dans le film Sous le plus grand chapiteau du monde, de Cecil B. DeMille.
Dans l’univers médiatique, Harry Deems Dann (1922-1970) représente l’image du clown américain – America’s Picture of Clown – pour le masque singulier qu’il s’est composé, autour d’une signature élaborée, délicatement dessinée autour de ses yeux. Ses sourcils, cachés sous le blanc gras sont finement prolongés par un trait noir le long des tempes. Son regard est entouré, souligné par des points et des traits qui partent en pointes jusque sous les pommettes. L’aspect un peu piquant de l’ensemble est adouci par l’arrondi de la bouche et la rotondité du faux crâne parfaitement gommé par le maquillage.
BnF, Éditions multimédias, 2021