Imprimée chez Richier-Laugier, un grand nom de l’impression dans l’univers du cinéma français, cette affiche annonce le dernier film de Max Linder : Circus-Mania, version française du film produit en Autriche en 1924 intitulé Zirkuskönig ou encore Clown aus Liebe. Muet, en noir et blanc, le film raconte sur un mode burlesque comment, fou d’amour pour la fille d’un directeur de cirque forain interprétée par Vilma Banky, un jeune aristocrate oisif (Max Linder en Max de Pompadour) s’entraîne avec acharnement pour devenir un artiste accompli, un « roi du cirque ». Ce film est le dernier que Gabriel Lieuville alias Max Linder ait tourné en entier, avec un luxe de costumes et de décors qu’il n’avait pas employé depuis les productions réalisées à Hollywood, et qui contribua à assurer son succès.
Charles Ford écrit en p. 69 du numéro de Cinéma d’Aujourd’hui qu’il lui consacre : « C’est en 1924 qu’il se remit au travail, écrivant le scénario du Roi du Cirque qu’il allait réaliser à Vienne en collaboration avec Edouard-Emile Violet. (…) L’idée d’un cirque lui était venue alors qu’il visitait le zoo d’Universal-City pour y choisir les animaux devant figurer dans Sept ans de malheur. »
L’œuvre de Max Linder est reconstituée par sa fille Maud (1924-2017) à l’écran et dans plusieurs ouvrages. Elle doit racheter les droits de plusieurs films dont Sept ans de malheur et Le Roi du Cirque à Jean-Louis Croze, auquel son père les avait légués alors que le journaliste était président de l’Association Professionnelle de la Presse Cinématographique - A.P.P.C.
 
Sources :
- « Max Linder », présentation par Charles Ford dans Cinéma d’Aujourd’hui n°38, Editions Seghers, 1966.
- Maud Linder, films : En compagnie de Max Linder, 1963 ; L’Homme au chapeau de soie, 1983 ; Max Linder, ce père que je n’ai pas connu, 2000.
- Maud Linder, bibliographie : Max Linder était mon père, Flammarion, 1992 ; Max Linder, Atlas, 1992.