Cette estampe du tout début du XIX^e présente trois exercices appréciés alors pour leurs difficultés et exécutés sous forme de petites saynètes. Elles campent trois personnages récurrents dans les spectacles équestres. À gauche, le « soldat ivre », à l’uniforme chamarré, mais coiffé d’un bonnet au lieu du shako qu’on attendrait, vacille avec adresse, debout sur une jambe, le verre et la bouteille à la main, sur le dos d’un cheval non sellé mais équipé du coussinet de cuir rembourré qui préfigure le panneau inventé par Morton en 1849. Le personnage central à l’armure flamboyante, au chef emplumé partagé par les militaires et les saltimbanques, le sabre au clair, amplifie un exploit réalisé sans tenir les brides de sa monture, en conduisant debout, cette fois, quatre chevaux en même temps. À droite, une voltigeuse en jupons courts, à l’instar des ballerines sur une scène d’opéra ou sur un fil, fait flotter au vent de la course des drapeaux bleu blanc rouge propres à exalter la ferveur patriotique. Dans cette illustration, les chevaux, finement dessinés, sont autant à l’honneur que les écuyers.