Les Japonais du Cirque Napoléon de Paris
Gravure d’après un dessin de Crafty
Défet de presse du journal La Lune, 22 septembre 1867
BnF, département des Arts du spectacle, FOL-ICO CIR-10
© Bibliothèque nationale de France
Au cours du XIXe siècle, des agents artistiques en quête de talents pour alimenter théâtres de vaudeville et cirques se déploient aux quatre coins de la planète. Le gymnaste et antipodiste américain Richard Risley Carlisle (1814-1874), qui se produit en Extrême-Orient à partir de 1864, favorise la création de la Troupe Impériale du Japon. Elle arrive en Amérique du Nord en 1866 après bien des difficultés. Associé au Californien Thomas Maguire, le « Professeur » Risley se retrouve très vite avec les « Impériaux » au cœur d’une compétition entre troupes japonaises qui obtiennent du shogun le droit de participer notamment à l’Exposition universelle de 1867 à Paris. Organisée par Napoléon III, elle se tient d’avril à octobre 1867 et fait une place particulière à l’Empire du Soleil-Levant, invité pour la première fois.
Annoncée finalement comme la troupe officielle du Taikun (大君), la Troupe Impériale se produit au Cirque Napoléon en janvier 1867 puis à partir du 30 juillet 1867, tandis que la Troupe Gensui s’affiche au Cirque Américain du Théâtre du Prince-Impérial au 46 rue de Malte.
Les « Japonais du Cirque Napoléon » renouvellent leurs prestations, équilibres sur échelles, sur bambou vertical, sur piédestal, lancers de toupies, « féerie de papillons » et ascensions sur fil d’archal. Au cours des trois mois de représentations, le Cirque Napoléon ne désemplit pas. Adoré déjà du public américain, un tout jeune artiste du nom de Hamaikari Umekichi, neveu et partenaire du plus âgé de la troupe, Hamaikari Sakichi, subjugue les spectateurs par son audace, sa souplesse et son charisme. Baptisé Little All-Right outre-Atlantique à cause de son habitude de terminer son numéro en haranguant la foule d’un « You bet ? All Right ! » (« On parie ? D’accord ! »), il gardera ce nom de scène tout au long d’une prestigieuse carrière internationale.
Sur l’image ci-dessus, cédant à la tendance de l’époque prompte à caricaturer les ressortissants de pays lointains dits de « races » différentes selon un concept aujourd’hui scientifiquement invalidé, le dessinateur respecte les postures que le public parisien admire, mais enlaidit les visages. Pourtant, l’emportant sur les velléités de stigmatisation, un courant très fort s’impose et s’affiche peu à peu dans toutes les formes d’activités, mondaines et artistiques : le Japonisme était né !
Sources :
- Frederic L. Scholdt, Professor Risley and the Imperial Japanese Troupe, Berkeley (CA), Stone Press, 2012.
- Lettre autographe de Risley.
- Description du numéro d’icariens créé par Risley dans Le Constitutionnel du 17 juin 1844.
- The Illustrated London News du 7 février 1846, p. 13.
- Le Charivari du 22 juillet 1847.
- Annonces des 2 troupes japonaises du Taicoun (ou Taikun 大君), dans Le Figaro du 30 juillet 1867, p. 4.
- Le Figaro du 1er août 1867, p. 3, dernière colonne.
- Description du spectacle dans La Presse du 19 août 1867.
- Vue de l’exposition universelle de 1867 sur le Champ-de-Mars, par Provost.
- « La troupe du Taïcoun », in L’Orient, tome 1, p. 290, par Théophile Gautier, Paris, Fasquelle, 1893.
Annoncée finalement comme la troupe officielle du Taikun (大君), la Troupe Impériale se produit au Cirque Napoléon en janvier 1867 puis à partir du 30 juillet 1867, tandis que la Troupe Gensui s’affiche au Cirque Américain du Théâtre du Prince-Impérial au 46 rue de Malte.
Les « Japonais du Cirque Napoléon » renouvellent leurs prestations, équilibres sur échelles, sur bambou vertical, sur piédestal, lancers de toupies, « féerie de papillons » et ascensions sur fil d’archal. Au cours des trois mois de représentations, le Cirque Napoléon ne désemplit pas. Adoré déjà du public américain, un tout jeune artiste du nom de Hamaikari Umekichi, neveu et partenaire du plus âgé de la troupe, Hamaikari Sakichi, subjugue les spectateurs par son audace, sa souplesse et son charisme. Baptisé Little All-Right outre-Atlantique à cause de son habitude de terminer son numéro en haranguant la foule d’un « You bet ? All Right ! » (« On parie ? D’accord ! »), il gardera ce nom de scène tout au long d’une prestigieuse carrière internationale.
Sur l’image ci-dessus, cédant à la tendance de l’époque prompte à caricaturer les ressortissants de pays lointains dits de « races » différentes selon un concept aujourd’hui scientifiquement invalidé, le dessinateur respecte les postures que le public parisien admire, mais enlaidit les visages. Pourtant, l’emportant sur les velléités de stigmatisation, un courant très fort s’impose et s’affiche peu à peu dans toutes les formes d’activités, mondaines et artistiques : le Japonisme était né !
Sources :
- Frederic L. Scholdt, Professor Risley and the Imperial Japanese Troupe, Berkeley (CA), Stone Press, 2012.
- Lettre autographe de Risley.
- Description du numéro d’icariens créé par Risley dans Le Constitutionnel du 17 juin 1844.
- The Illustrated London News du 7 février 1846, p. 13.
- Le Charivari du 22 juillet 1847.
- Annonces des 2 troupes japonaises du Taicoun (ou Taikun 大君), dans Le Figaro du 30 juillet 1867, p. 4.
- Le Figaro du 1er août 1867, p. 3, dernière colonne.
- Description du spectacle dans La Presse du 19 août 1867.
- Vue de l’exposition universelle de 1867 sur le Champ-de-Mars, par Provost.
- « La troupe du Taïcoun », in L’Orient, tome 1, p. 290, par Théophile Gautier, Paris, Fasquelle, 1893.
BnF, Éditions multimédias, 2021