Brésil
Combat naval
Des sauvages anthropophages
Des sauvages faisant la cassave qui est un pain fait de racines
Une sucrerie et un moulin à sucre
Des nègres qui font du tabac
Détail du globe terrestre
Vincenzo Maria Coronelli, 1681-1683.
BnF, Département des Cartes et plans, GE A 500 RES
© Bibliothèque nationale de France
Le tabac est une plante que les Européens ont trouvée dans l'Amérique. Plusieurs colonies d'Europe qui sont établies dans ce pays, tant en terre ferme que dans les îles s'appliquent à le cultiver et aujourd'hui que le tabac est d'un grand usage par toute la terre, c'est un des principes communs qui s'y font. On en a planté dans différents endroits de l'Europe où il vient fort bien, mais il se plaît mieux dans les climats chauds que dans les froids, ce qui fait qu'on en tire beaucoup du Brésil où celui-ci est représenté et dans les îles Antilles qui sont l'une et l'autre dans la zone torride.

Il semble que les premiers qui ont fait connaître le tabac en France il y a plus d'un siècle, prévoyaient la réputation qu'il s'est acquise de nos jours dans ce royaume puisqu'ils ont fait tous leurs efforts pour lui faire porter leur nom. Ceux de Nicotiane, d'herbe au grand Prieur, d'herbe à la Reine, d'herbe de Sainte Croix et d'herbe de Tournebon qu'on trouve dans les auteurs qui parlent du tabac en font foi si ce sont tous noms de personnes de distinction qui ont prétendu l'immortaliser par cet endroit, les Espagnols l'ont nommé tabac pour l'avoir premièrement trouvé dans une province du Mexique nommée Tabago. Les sauvages de la Floride le nomment petun.

On a représenté dans cet endroit la manière de faire sécher les plantes de tabac, en les attachant au plancher d'une cabane qu'on nomme à cause de cela case à pétun. Les murailles de cette case sont des claies afin que l'air y entre aisément. On y voit aussi plusieurs nègres qui fabriquent le tabac. Celui qui est assis, ôte les côtés des feuilles, ce qu'on appelle éjamber le petun, à main gauche, celui-ci torque le petun, c'est-à-dire met les feuilles en corde. Il y a un baquet près de lui, rempli d'eau de la mer, qui sert à mouiller les feuilles, avant de les torquer, et à main gauche, cet autre monte le pétun ou en fait des rouleaux. Ce qu'on voit de rond sur le toit de cette case, sont pains ou galettes de cassave que les nègres y mettent pour les faire sécher.
 
 

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