De la ligne de démarcation
Détail du globe terrestre
Vincenzo Coronelli, 1681-1683.
BnF, Département des Cartes et plans, GE A 500 RES
© Bibliothèque nationale de France
Ferdinand, roi d'Espagne, obtint du pape Alexandre VI, la donation des terres que Christophe Colomb avait découvert par ses ordres, et qu'il pourrait encore découvrir. La bulle est du 12 mai 1493, elle porte que toutes les terres qui seront de 100 lieues plus occidentales que le méridien qui passe par les îles du cap Vert, appartiendraient à perpétuité aux rois de Castille. Don Juan II, roi de Portugal en fit ses plaintes au roi Ferdinand qui se trouva à Tordesilas en Castille, fondé sur la concession que les papes Nicolas VI en 1454, Calixte III en 1456 et Sixte IV en 1481, avaient fait aux Portugais des îles, ports, terres et mers qu'ils avaient découverts et qu'ils pourraient découvrir au-delà des caps de Non et Bayador. Les commissaires nommés de la part de ces 2 rois, firent le 7 juin 1494 le fameux traité de Tordesillas qui porte que la ligne de séparation qu'ils appellent ligne de démarcation serait 370 lieues plus occidentale que le méridien du cap Vert. Le différend survenu depuis pour les îles des Moluques fut terminé par la session que le roi Charles V en fit pour une somme d'argent au roi de Portugal Juan III en janvier 1680. Don Manoel Lobo, gouverneur de Rio de Janeiro dans le Brésil, alla par ordre du Prince régent établir une colonie de Portugais sur le rivage oriental de Rio de la Plata et vis-à-vis de l'île St. Gabriel. Le gouverneur de Buenos Aires pour le Roi catholique attaqua les Portugais, se rendit maître de leur fort, appelé la colonie du Saint Sacrement. Le Prince D. Pedro régent de Portugal en demanda réparation au roi d'Espagne. Le roi d'Espagne envoya le Duc de Giovennazo à Lisbonne, le 7 mai 1681, il conclut un traité, qui porte que le gouverneur de Buenos-Aires se voit châtié et les Portugais remis en possession de leur colonie, que les commissaires des deux États s'assembleraient et que s'ils ne pouvaient s'accorder l'affaire serait remise à l'arbitrage du pape qui ne l'a pas encore décidée. J'ai suivi les cartes des Castillans, d'où l'on a tiré les autres, attendant que Sa Sainteté ait prononcé sur leur différend.