La plupart de ses productions sont aujourd'hui des icônes, comme la jaquette de "Bridges to Babylon" pour les Rolling Stones, ou "Feelings" de David Byrne. Avoir vingt ans dans les années 80, c'est être en pleine époque New Wave, Punk, et être spectateur de l'émergence des maisons de production britanniques. Les raisons de son succès : des images fortes, brutes, sans fioritures, provocantes sur fond d'humour et surtout un concept puissant. La lecture graphique est multiple, et s'étend sur plusieurs niveaux. Il faut surprendre celui qui achète un disque, l'intriguer en lui offrant un regard qui le séduise, mais en renouvelant son discours à chaque fois. La difficulté : ne pas être esclave d'un système de création, d'une recette. Pas question de travailler pour un groupe qu'il n'apprécie pas. Le graphisme est juste en dessous de la musique sur mon échelle de valeurs. Passionné par le média, les contraintes de la taille et de la forme, l'avantage de pouvoir disposer d'un livret, Stefan ajoute une remarque essentielle à ses yeux : le conditionnement de CD est le seul à ne pas finir à la poubelle. Il y a aussi un rapport tactile avec une bonne jaquette. David Byrne, Lou Reed, Aerosmith, Pro-pain, les Rolling Stones, Pat Metheny. la liste est longue. Chaque création est holistique, dépend du contexte. L'approche est intuitive. Pour un graphiste, travailler sur un conditionnement de disques, c'est essayer de rendre la musique visible ! Provocateur, Stefan préfère les projets qui nécessitent, de sa part comme de celle du client, du cran et du courage face à la prise de risques, toujours présente dès lors que l'on se démarque.