Une expression de l'emprisonnement |
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Les empreintes que multiplie le poète sont sans doute l'expression graphique du sentiment d'emprisonnement que suscite en lui l'exil : lancinante répétition qui rappelle le décor dont Alfred Dreyfus, emprisonné à l'île du Diable, couvrait des pages entières de cahier. |
Empreinte
de fougère |
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L'empreinte d'une
feuille de fougère évoque la démarche des surréalistes. Il arrive d'ailleurs
que Victor Hugo ait une approche de la littérature qui sera aussi celle
d'André Masson. Voyageant sur le chemin, Hugo, en se penchant découvre
un microcosme : |
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Le
Rhin, II
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L'application de la feuille de fougère rejoint l'esthétique de Miró : "Ce qui m'intéresse par-dessus tout c'est la calligraphie d'un arbre ou des tuiles d'un toit, feuille par feuille, rameau par rameau, brin d'herbe par brin d'herbe." Son œuvre gravé, d'ailleurs, est peuplé d'insectes, de chouettes, de crapauds, de grands ducs : cette énumération, à elle seule, fait surgir Ies titres de poèmes de La Légende des siècles ou les images de dessins du poète. Les deux artistes se rejoignent aussi dans l'utilisation de la dentelle. Après Hugo, la mantille espagnole inspire à Miró des compositions : La Souris noire à la mantille, thème décliné avec des variantes (dans une autre de ses planches, le rouge a remplacé le noir), à la façon des cartes de visite du poète. |
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