Étienne Boileau, Livre des métiers
Paris, XIVe siècle. 36 x 26 cm
BnF, Manuscrits, français 11709, f. XXXIII
L'Establissement des mestiers de Paris, plus connu sous le nom de Livre des métiers, est dû à Étienne Boileau, prévôt de Paris. L'original a disparu, mais des copies du XIIIe et du XIVe siècle ont été conservées. Rédigé à l'initiative du roi Louis IX, ce recueil présente les dispositions réglementant une centaine de métiers parisiens, transmises oralement jusqu'en 1268. Les statuts des "deiciers" toulousains (1297) nous sont également parvenus.
Ces statuts traduisent la place croissante du jeu de dés dans la société, même si les artisans deiciers - au nombre de sept à Paris en 1292 d'après Le Livre de la taille - fabriquent aussi des jeux d'échecs et de tables. S'ils ne révèlent rien d'original quant à l'organisation du métier, ils interdisent sévèrement la fabrication de dés "ploumez" (lestés de plomb ou de mercure), dés "mezpoins" (comportant sur deux faces le même nombre de points) et dés "longuez" (dont l'angle du chanfrein a été un peu modifié par frottement contre une pierre et qui de ce fait privilégient la sortie de tel ou tel nombre). En enregistrant les statuts des deiciers parisiens, le prévôt reconnaît l'existence d'un jeu que les ordonnances de Louis IX avaient pourtant prohibé en 1254 et 1256, textes qui allaient jusqu'à interdire la fabrication des dés. Nouvelle preuve du caractère illusoire de la répression en la matière !