Position des pièces en début de partie
Jacques Lefèvre d'Étaples, Rithmimachie [sic] ludus q[ui] et pugna nu[m]eror[um] appellat[ur] [Contenu dans:] Jordanus Nemorarius, Arithmetica.[et alia opera]
Paris, Johannes Higman et Wolfgang Hopyl, 1496. In-folio
Provenance: Jean Germain (XVIes.) ; Arnaud Germain, chanoine de Sainte-Croix à Liège (XVIIe s.); collège des jésuites de Liège (XVIIIe s.) ; entré à la Bibliothèque sous le Second Empire.
BnF, Réserve des livres rares, Rés. V. 649
Rithmimachie, rithmomachie (combat de nombres) ou, mieux, arithmomachie, le mot situe bien le jeu dans l'univers du calcul et des arts libéraux en honneur chez les lettrés du Moyen Âge. Apparu au début du XIe siècle ce jeu survit jusqu'au XVIesiècle dans les milieux universitaires. Lefèvre d'Étaples, alors professeur de philosophie au collège du cardinal Lemoine, à Paris, en donne ici la deuxième règle imprimée (après celle parue à Rome en 1482) : très succincte, elle n'occupe que deux feuillets et se présente sous la forme d'un dialogue assez abscons entre un maître pythagoricien et deux étudiants.
Apparenté avec les échecs, le jeu se développe sur un double échiquier avec des pièces hiérarchisées (chacune porte un nombre), mais il s'agit de réaliser des combinaisons harmoniques et non des prises de guerre. Les prises résultent de juxtapositions savantes : la plus simple est la rencontre de deux pions de même valeur, la plus complexe correspond à une disposition de deux nombres adverses telle que leur produit ou leur quotient soit égal au nombre de cases qui les séparent.