Jeu de piquet au "portrait de Bourgogne"
Dijon, Nicolas Chenevet, vers 1745.
32 cartes, gravure sur bois coloriée au pochoir, 8 X 5,3 cm
Enveloppe au nom de Boissat, 16,7 x 15,2 cm
Provenance: collection Marteau.
BnF, Estampes, Kh 167 (1) Rés., nš 46
Cartier à Dijon, où sa présence est attestée de 1730 à 1751, Nicolas Chenevet succéda à Michel Boissat, ce qui explique que ces cartes au type bourguignon, signées Chenevet, soient conservées dans une enveloppe au nom de Boissat, lequel se dit "cartier ordinaire de Mgr de Berbisey, Premier Président au Parlement de Bourgogne, demeurant grande rue Notre-Dame à Dijon". Jean III de Berbisey (1663-1756) démissionna de sa charge de premier président en 1745, année où le retour de l'impôt sur les cartes à jouer imposa d'inventorier les ateliers des cartiers : Chenevet et Boissat furent tous deux visités. Après 1745, Boissat disparaît des archives : Chenevet a donc repris son atelier en 1745, et ce jeu à la double identité doit dater de la dernière année du président de Berbisey.
Dans la France de l'Ancien Régime, chaque région avait son modèle particulier (ou " portrait") de cartes. Le portrait de Bourgogne, conçu à Lyon dès le XVIe siècle, fut d'abord celui de Lorraine, avant de servir en Bourgogne et en Franche-Comté au XVIIIe siècle. C'est Napoléon Ier qui fera disparaître la diversité des modèles provinciaux.