Billet trafiqué de la Loterie royale de France
1ertirage de mars 1781. 22 x 10,3 cm
Y 9520 A " document conservé aux
Archives nationales, Paris"
Malgré les précautions prises par les administrations des loteries, des tricheurs tentent de se faire payer des lots gagnants en se présentant chez les receveurs avec des billets falsifiés. Plusieurs méthodes sont utilisées par les faussaires : gratter un numéro sur un billet usagé (par exemple la queue d'un 9 pour faire croire à un 0), surcharger à l'encre certaines parties manuscrites, ou bien découper des numéros sur un vieux billet et les coller sur la reconnaissance présentée au buraliste. C'est en vue de toucher un terne de 955 livres et 10 sols que François Vadurelle, cuisinier sans place, a utilisé ce procédé : les numéros 51, 22 et 79 ont été découpés puis astucieusement recollés. Le faussaire a même changé le prénom de la jeune fille pauvre qui correspond à chacun des 90 numéros contenus dans la roue de la Fortune. Vadurelle, par prudence, ne s'est pas lui-même présenté chez le receveur ; il a délégué un commissionnaire qui, en toute bonne foi et avec la promesse d'une gratification, a fait valoir son billet chez Jeanne-Françoise Lavigne, receveuse rue Croix-des-Petits-Champs. Arrêté par le commis de la receveuse, Vadurelle a été condamné à 9 années de bannissement par un jugement du 10 avril 1781.