Une sirène redoutable | ||||
François de Rohan, Fleur de vertu, 1530. Manuscrit sur vélin (22,5 x 16,5 cm) | ||||
BNF, Manuscrits, français 1877, f. 35 v° | ||||
Tandis qu'une sirène est restée dans la mer, une autre, montée à bord du bateau, menace les marins d'une épée dont elle s'est armée. Le texte explique que ces sirènes, dont la partie supérieure du corps est celle "d'une belle fille", endorment les matelots par leurs chants. Des monstres à pattes d'oiseau de l'Odyssée aux femmes ailées des Romains et aux Mari Morgan de Bretagne, qui poursuivent les marins de leurs assiduités et les entraînent sous les eaux, les sirènes n'ont cessé de hanter l'imaginaire des gens de mer. Filles de la mer, elles traînent une triste réputation de dévoreuses d'homme, attirant leurs victimes par des chants mélodieux, accompagnés éventuellement d'un instrument de musique (flûte ou cithare), ou par une apparence séduisante. Un buste de femme, une poitrine opulente, la sirène constitue encore aujourd'hui le symbole de la femme tentatrice et fatale. C'est un être mixte unissant la beauté humaine, par la silhouette ou la voix, à la cruauté animale. Dans les croyances des marins, ce sont également les sirènes qui recueillent les corps des naufragés. | ||||