On utilisait pour l’impression des livrets de colportage, textes bon marché et destinés à une large diffusion auprès d’un public populaire, un papier de mauvaise qualité, imprimé de manière rudimentaire et grossière. Souvent ces livrets portaient une couverture bleue, d’où le nom de « Bibliothèque bleue » qui leur fut donné. C’est Nicolas Oudot qui lança à Troyes au début du XVIIe siècle cette littérature destinée à être vendue par des colporteurs, des marchands-merciers ou des vendeurs d’images. Une masse de brochures de petit format, pour la plupart anonymes, se répandit ainsi entre le début du XVIIe et la seconde moitié du XIXe siècle. À l’origine, le choix des textes publiés n’était pas populaire, et le répertoire de la littérature de colportage était d’une grande diversité. Quant à cette Bible des cantiques, représentant les épisodes de la vie du Christ à la manière d’un conte, elle est caractéristique de la religiosité latente qui imprégnait la littérature « bleue ».