Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, par une Société de gens de lettres
Denis Diderot et Jean Le Rond d’Alembert
Paris, Briasson, 1751-1780 [i. e. Paris / Genève, Panckoucke / Cramer, 1771-1780] – 35 vol. in-fol. – Réimpression à l’identique de l’édition originale
BnF, Réserve des livres rares, Rés. g. Z. 577 (1-33)
Emblème des Lumières, l’Encyclopédie est la plus grande entreprise éditoriale du temps, qui fera vivre un millier d’ouvriers pendant un quart de siècle malgré les révocations de son privilège. Cette œuvre collective – 72 000 articles rédigés par plus de 150 collaborateurs – accorde une place prépondérante à l’image : les 2 885 planches répondent au principe exposé par Diderot selon lequel un "coup d’œil sur l’objet ou sur sa représentation en dit plus qu’une page de discours". Une grande partie des dessins sont copiés de La Description des arts et métiers, collection née d’un projet colbertien, mais que l’Académie des sciences ne publiera qu’en 1761. Les arts "mécaniques", jusqu’alors largement ignorés, y figurent dans leur ensemble ; en effet, par sa vocation pédagogique, l’Encyclopédie s’oppose au secret des ateliers et bouleverse la hiérarchie traditionnelle des connaissances. Elle rejoint ainsi l’idéal philosophique de Diderot : répandre un savoir libre de tout préjugé et superstition pour engendrer liberté et bonheur.