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Le Gray s'installe d'abord rue de Richelieu ou il reçoit
de premiers élèves. Les nombreuses
vues de l'atelier qu'il habite à partir de 1849, aux portes de Paris,
chemin de ronde de la barrière
de Clichy (actuel boulevard des Batignolles), ainsi que les portraits
de ses élèves (Du Camp, Piot, Mestral) situent le milieu bohême et plein
d'enthousiasme de la photographie au tournant des années 1850.
À cette époque, il publie coup sur coup quatre traités techniques
qui ne feront qu'accroître sa réputation. La réflexion de Le Gray sur
l'avenir de la photographie, sa clairvoyance quant aux virtualités artistiques
du médium, son insistance sur la subordination de la technique à l'effet,
le placent dès lors doublement en porte-à-faux : par rapport aux photographes
commerciaux de son temps qui, pris par la "folie industrielle", poursuivront
des profits plus immédiats par une production en série ; mais aussi face
aux théoriciens qui voient dans la photographie la servante de la science.
Quelques vues de Fontainebleau (les plus précoces) ainsi que des études
d'après nature et reproductions de tableaux, montrent à quel point son
œuvre est indissociable du mouvement général des arts dans lequel, de
façon visionnaire, il tient à inscrire la photographie.
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