Un jeune peintre photographe Gustave Le Gray (1820-1884) est une figure centrale de la photographie du XIXe siècle.   Contemporain de photographes comme Nadar, Charles Nègre ou Henri Le Secq, il commence sa carrière par une formation de peintre. Avec une grande maîtrise de la technique photographique, il met au point deux inventions majeures, le négatif sur verre au collodion en 1850 et le négatif sur papier ciré sec en 1851.   Avec un sens de la composition hérité de la peinture, il aborde de nombreux sujets : portraits, vues d'architecture,... ... paysages, nus, et reproductions d'œuvres d'art. En 1849, il ouvre un atelier à Montmartre où il travaille et reçoit ses élèves, tous issus de l'aristocratie ou de l'élite intellectuelle et artistique. L'inventaire monumental de la France Au printemps 1851, Le Gray est choisi par la commission des Monuments historiques pour participer à la Mission héliographique, chargée d'un vaste inventaire monumental de la France.   Avec son ami Mestral, il rapporte plus de six cents négatifs sur papier ciré sec.       Ne concevant pas leur mission comme un simple travail de documentation photographique, les deux jeunes artistes choisissent des points de vue, des cadrages, aptes à produire autant d'œuvres indépendantes. La beauté et la variété des couleurs des tirages excitent une admiration unanime à leur retour. La forêt de Fontainebleau     Fuyant l'épidémie de choléra qui ravage Paris, Le Gray, comme de nombreux artistes, trouve refuge dans la forêt de Fontainebleau.   Ses photographies de paysages aux larges perspectives sont réalisées à partir de négatifs sur papier.     Leur succèdent des portraits d'arbres, des études de lumière, de formes et de matières plus précises, grâce à l'utilisation du négatif sur verre. Le photographe, manipulant les négatifs, recrée dans son atelier une vision personnelle de la nature.