Ne concevant pas sa mission comme un simple travail de documentation photographique, Le Gray choisit des points de vue, des cadrages aptes à produire autant d'œuvres indépendantes. Les différentes planches représentant Carcassonne, par exemple, sont autant de variations où la ligne des remparts alterne avec le détail isolé d'une tour, d'un mur…
Le Gray ne méconnaît pas la volonté de réalisme induite par l'usage de la photographie, mais il l'investit d'une certaine manière par le regard pittoresque et subjectif hérité du romantisme. Aucun personnage ne vient animer les feuilles, mais les églises, les portails sont subtilement reliés à leur environnement contemporain par un détail significatif, un arbre de la liberté, un tas de pierres, une inscription sur la porte.