Les Nadar, une légende photographique

Les Nadar

en

Alexandre Dumas père (1803-1870)

Félix Nadar, 1858

Dessin préparatoire au Panthéon Nadar (n°22 dans le Panthéon)
Dessin au fusain sur papier brun rehaussé à la gouache blanche, 23,2 x 15,3 cm
BnF, département des Estampes et de la Photographie, RÉSERVE NA-88-BOÎTE ÉCU
© Bibliothèque nationale de France
Alexandre Dumas fait partie, avec Hugo et Gautier, des premières grandes admirations littéraires de Nadar. C’est avec enthousiasme qu’il le caricature en 1858 pour le Journal amusant assortissant ce profil de médaille d’un commentaire dont voici un extrait :
« Un cou de proconsul. Le teint bistré clair. Le nez fin. L’oreille microscopique. L’œil bleu. Les lèvres lippues à la mode de Mésopotamie, pleines de méandres. De cet ensemble, une irradiation magnétique, des effluves irrésistibles de bienveillance et de cordialité. »
La place de ce romancier exceptionnel dans les lettres fait qu’il ouvre « Les Contemporains de Nadar » : « Mille volumes écrits, trois millions gagnés à la pointe de la plume. De ceux dépensés, je n'ai point le chiffre », et de conclure : « Non, je ne connais pas au monde un homme plus sympathique et charmant, et il fallait qu'il y eût un créancier sur terre pour que Dumas eût un ennemi ». L’auteur des Trois Mousquetaires (1844), du Comte de Monte-Cristo (1845-1846), de La Dame de Monsoreau (1846) – en résumé d'une œuvre que Réginald Hamel a établie à 650 titres donnant vie à 4 056 personnages principaux, 8 872 secondaires, 24 339 figurants – écrivait à Félix « J’autorise mon ami Nadar à me faire aussi laid que possible, la différence devant être à mon profit » (1858).