Les îles Fortunées, ou le Paradis, et l'Afrique
Atlas catalan (détail)
Attribué à Abraham Cresques, 1375.
Manuscrit enluminé sur parchemin, 12 demi-feuilles de 64 x 25 cm chacune
BnF, département des Manuscrits, Espagnol 30, tableau VI
© Bibliothèque nationale de France
« Les îles Fortunées sont situées sur la grande mer, du côté de la main gauche, touchant la limite de l'occident ; elles ne sont pas loin en mer. Isidore le dit ainsi dans son XVe livre : "Ces îles sont appelées Fortunées, car elles sont abondantes en tous biens, en blés, en fruits et arbres. Les païens supposent que là est le Paradis, en raison de la douce chaleur du soleil et de la fertilité de la terre." Isidore dit aussi que les arbres y croissent au moins de cent quarante pieds et portent beaucoup de fruits et d'oiseaux. On y trouve du miel et du lait surtout dans l'île de Capria, ainsi appelée de la multitude de chèvres qui l'habitent. L'île Canarie s'appelle ainsi de la multitude de gros et forts chiens qui l'habitent. Pline, ce maître en géographie, dit que : parmi les îles Fortunées, il y en a une où croissent tous les biens de la terre, de même que tous les fruits, sans les semer et sans les planter. Sur le haut des montagnes sont des arbres très odorants, couverts en tout temps de feuilles et de fruits. Les habitants en mangent une partie de l'année ; puis font la moisson au lieu de couper l'herbe. Aussi les païens de l'Inde croient-ils que leurs âmes, après la mort, vont habiter ces îles, et qu'ils continuent à y vivre éternellement du parfum de ces fruits. Ils croient que c'est là leur paradis ; mais, à dire le vrai, c'est une fable. »
En bas, est figurée la barque pontée à voile aurique utilisée par Jaime Ferrer dont l'expédition partit pour aller au fleuve de l'Or, le 10 août 1346.
 
 

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