Océan Atlantique nord-est et Europe du nord
Atlas Miller
Œuvre de Lopo Homem [Pedro et Jorge Reinel, António de Holanda], [Portugal], 1519.
Manuscrit enluminé sur vélin, 41,5 x 59 cm et 61 x 118 cm
BnF, département des Cartes et Plans, CPL GE D-26179 (RES), f. 2
© Bibliothèque nationale de France
Les territoires continentaux de l’Europe de l’ouest et du nord sont riches des vignettes des grandes cités qu’étaient Orléans (Cenabum), Rouen (Rotomagus), Paris (Parisius), Metz (Divodorum), Lyon (Lugdunum, très mal placé, à moins qu’il s’agisse d’une autre ville), Trêves (Triverorum), Tongres (Tongrinum), Augsbourg (Augusto vessonum pour Augusta Vindelicorum), Worms (Borbetomagus), Kassel (Castellum), etc. dont les noms sont reportés dans une forme latinisée, écrits en or dans des cartouches rouges. Deux villes baltes sont représentées uniquement par des tours. Contrairement aux cartes figurant les contrées lointaines, aucune légende n’a été jugée nécessaire pour commenter ces régions bien connues.
La distorsion manifeste de la Scandinavie trahit surtout un manque de sources fiables. La Bretagne et la Normandie présentent un découpage évocateur à l’image des îles britanniques. À noter la coupure marquée entre l’Écosse et l’Angleterre par l’ancien limes romain.
La carte est ornée d’un système de lignes de rhumbs dont le centre se situe en mer, entre l’Écosse et la Scandinavie. Neuf écussons ornent les régions du Nord. Quatre vaisseaux portugais, reconnaissables à la croix dessinée sur leurs voiles, voguent sur l’Atlantique. Les reliefs imposants des Alpes rythment, quant à eux, la décoration des terres. On ne trouve ici nulle représentation de la faune, de la flore, et encore moins d’autochtones, car ces contrées n’ont rien d’exotique.