L'océan Indien entre réalité et mythe
Atlas Miller (détail : Madagascar)
Œuvre de Lopo Homem [Pedro et Jorge Reinel, António de Holanda], [Portugal], 1519.
Manuscrit enluminé sur vélin, 41,5 x 59 cm et 61 x 118 cm
BnF, département des Cartes et Plans, CPL GE D-26179 (RES), f. 3v
© Bibliothèque nationale de France
Cet atlas portugais fut réalisé en 1519 par Jorge Reinel et ses collaborateurs. Plusieurs planches représentent l’océan Indien : une carte générale de l’Arabie et de l’océan Indien occidental, une carte de Madagascar et une carte de l’Insulinde (îles de l’Asie du Sud-Est). Après les expéditions de Vasco de Gama en 1498 et d’Afonso de Albuquerque vers l’Inde et Malacca, l’océan Indien était de mieux en mieux connu dans sa partie occidentale, mais il est encore imaginé d'après les auteurs antiques pour ce qui est du "sinus magnus" ("grand détroit" incluant le golfe du Bengale et une partie de la mer de Chine) et pour les îles de l'Asie du Sud-Est. La carte de Madagascar, baptisée "île Saint-Laurent" par les Portugais, traduit une meilleure connaissance de cette île après la première expédition de Diogo Dias en 1500, attestée par les pavillons portugais sur l’île et les archipels voisins.
L’enlumineur de la carte juxtapose plusieurs registres iconographiques : vues de villes fabuleuses, navires européens ou islamiques aux voiles gonflées, somptueuses roses des vents. Les cartes de l’océan Indien rappellent également l’imaginaire antique et médiéval des merveilles de l’Inde, avec sa galerie de monstres et d’animaux exotiques.