Lignes de rhumbs et Madagascar
Atlas Miller
Œuvre de Lopo Homem [Pedro et Jorge Reinel, António de Holanda], [Portugal], 1519.
Manuscrit enluminé sur vélin, 41,5 x 59 cm et 61 x 118 cm
BnF, département des Cartes et Plans, CPL GE D-26179 (RES), f. 5
© Bibliothèque nationale de France
La carte de Madagascar est la plus ancienne carte nautique de cette île évoquée dès le Moyen Âge dans les sources arabes et déjà présente sur la mappemonde l’al-Idrîsî (1154) sous le nom d’al-Qumr – qui donnera Comores. Même si le nom de Madagascar, lui aussi issu de la déformation d’une locution arabe ou persane signifiant « terre des Malgaches », était déjà connu au Portugal, l’île est ici baptisée "île Saint-Laurent", ce nom correspondant au saint du jour de sa découverte par le Portugais Diogo Diaz (le 10 août). La carte est établie d’après les informations issues de sa première expédition en 1500, attestée par les pavillons portugais sur l’île et les archipels voisins, suivie depuis l’hiver 1506-1507 par les navigations effectuées par Da Cunha et Albuquerque. Les nombreux toponymes attestent d’un excellent niveau de connaissance du territoire, même si les Portugais furent assez déçus par l’absence d’épices rares. Contrairement à ce qu’indique la légende qui en cite d’abondance, conformément aux légendes antiques et médiévales, seuls les intéressaient le riz pour le ravitaillement et le gingembre.
L’enlumineur de la carte juxtapose plusieurs registres iconographiques : ville fabuleuse, navires européens ou islamiques aux voiles gonflées, et somptueuses roses des vents. Une échelle est représentée à droite de la page. Autour de Madagascar sont figurés plusieurs petits archipels, au premier rang desquels les Comores et Zanzibar, en direction du Mozambique. D’autres sont par contre de pure imagination.