Les cartes portulans
Carte des îles Britanniques, de la France et de la péninsule ibérique
Grazioso Benincasa, Rome, 1467.
Manuscrit sur vélin, 35 x 22,5 cm
BnF, département des Cartes et Plans, CPL GE DD-988 (RES), f. 2
© Bibliothèque nationale de France
Dans un contexte d'essor du commerce maritime, une nouvelle représentation cartographique, résultat de l'observation des marins, se répand au XIVe siècle depuis l'Italie. Ce sont les "portulans", terme qui désigne au départ des recueils de textes décrivant les côtes et les ports, puis qui s'applique aux cartes nautiques sur parchemin avec l'indication des îles, abris et amers pour reconnaître un rivage. En toile de fond se développe un réseau de lignes géométriques appelé "marteloire", différent du quadrillage des parallèles et des méridiens. Issues des roses des vents, ces lignes de rhumbs ne servent pas à mesurer les distances, mais indiquent aux marins les angles de route pour se diriger grâce à l'usage de l'aiguille aimantée de la toute nouvelle boussole. L'auteur de cette carte, ancien patron de navire, a signé un grand nombre d’atlas et de cartes réalisées à Venise et à Rome dans la deuxième moitié du XVe siècle. Ces cartes représentent la mer Méditerranée et la mer Noire, mais aussi les côtes et les îles de l’océan Atlantique, de l’Angleterre, présentée ici, jusqu’aux rivages de l’Afrique récemment explorés par les Portugais (îles du Cap-Vert).