Carte de l’Atlantique
Diego Gutierrez, Seville, 1550.
Manuscrit sur parchemin, 131, 8 x 85, 5 cm
BnF, département des Cartes et Plans, CPL GE SH ARCH-2
© Bibliothèque nationale de France
Cette carte, œuvre d’un cartographe officiel de la Casa de contratación de Séville, combine les différents systèmes cartographiques du milieu du XVIe siècle. Elle présente ainsi trois échelles de latitude différentes : l’une passe par les bouches de l’Amazone, l’autre par les Açores, s’établissant 2° 30' plus au sud que la précédente, et la troisième, oblique, par l’est de Terre-Neuve, afin de tenir compte de la déclinaison magnétique. Ce dispositif a été conçu pour pallier l’erreur de latitude d’un navire effectuant une traversée vers l’Amérique à l’aide du seul compas. Elle répondait aux attentes des marins, mais avait été rejetée en 1544 par les cosmographes officiels de Séville, plus soucieux d’exactitude théorique que des conditions pratiques de la navigation. Les chiffres reportés autour de la rose des vents indiquent les distances en lieues sur lesquelles il faut naviguer le long de chaque rhumb pour gagner un degré en latitude.
Cette carte est aussi un rare exemple de cartes utilisées en mer et parvenues jusqu’à nous.