Carte de la Méditerranée et de l’Asie
Al-Sharfi, Sfax, 1601.
Manuscrit peint sur vélin, 47 x 136 cm
BnF, département des Cartes et Plans, CPL GE C-5089 (RES)
© Bibliothèque nationale de France
À l’époque des grandes explorations européennes du monde, la cartographie dans le monde musulman suit sa propre voie et reste fidèle à sa tradition, sans forcément adopter les conventions de la cartographie occidentale ni faire valoir les nouvelles connaissances.
Cette œuvre sur parchemin a été réalisée par un cartographe de la Tunisie actuelle, auteur par ailleurs d’un atlas de cartes marines précédées d’une mappemonde circulaire. La carte, volontairement archaïque et historique, ne représente qu’une partie du monde connu au XVIIe siècle et se rapporte bien davantage à une cartographie du XIIIe siècle. Orientée vers le sud, elle mélange deux traditions. À l’ouest (à droite), elle s’inspire d’une carte portulan européenne pour le tracé de la Méditerranée et sa nomenclature. L’Afrique (en haut à droite), n’est pas représentée au-delà du Sahara, et de même, en bas à droite, l’Europe du Nord est tronquée. À l'ouest (à gauche), l'Asie et l'océan Indien sont empruntés à al-Idrîsî et Ptolémée. On reconnaît ces modèles à la forme de l’océan Indien (en haut à gauche), parallèle au bord de la carte et ouvert vers l’est, avec son chapelet d’îles plus ou moins imaginaires, et à l’absence des péninsules Indienne et Malaise.