Vue du Château de Chantilly
Marie Anne de Bourbon, Mademoiselle de Clermont, à Chantilly
Vue du Château de Chantilly
Anne-Rosalie Filleul (1752-1794), dessinateur, XVIIIe siècle.
Dessin à la plume et lavis à l'encre de Chine, aquarelle
BnF, département des Estampes et de la Photographie, EST RESERVE VE-26 (I)
© Bibliothèque nationale de France
Dans les années 1720, le château de Chantilly est le cadre d’une société galante et lettrée, animée par Marie Anne de Bourbon (1697-1741), dite Mademoiselle de Clermont, fille du prince de Condé. Dans une ambiance de sociabilité mondaine, on s’y adresse des productions littéraires ludiques à valeur de requête ou de compliment. Montesquieu, qui fréquentait cette cour, adresse en 1724 à la princesse une lettre en vers et en prose dans le plus pur style galant. Il y raconte un songe : le dieu Amour, fils de Vénus, poursuit la destinataire de la lettre, qui le fuit. Cette lettre, prétexte à allusions licencieuses, est dans le ton du Temple de Gnide (1725) dont Montesquieu confia que l’idée venait de cette société de Mademoiselle de Clermont, dans le but de faire « une peinture poétique de la volupté ».