Dans son Essai sur le goût (1753), qui deviendra l'article « Goût » de l’Encyclopédie (t. VII, 1757), Montesquieu défend l’idée que « ce sont ces différents plaisirs de notre âme qui forment les objets du goût, comme le beau, le bon, l'agréable, le naïf, le délicat, le tendre, le gracieux, le je ne sais quoi, le noble, le grand, le sublime, le majestueux, etc. »
Plaisirs de l'âme, curiosité, plaisir de l'ordre, de la symétrie, des contrastes, de la surprise : à travers l’exigence d'harmonie et de symétrie, un élargissement d'horizon s'opère, qui doit aussi savoir nous surprendre. Sans considérer s’il est bon ou mauvais, juste ou non, le goût s’affirme par le sentiment : « Les sources du beau, du bon, de l’agréable, etc. sont donc dans nous-mêmes ; et en chercher les raisons, c’est chercher les causes des plaisirs de notre âme ».