Blaise Pascal, Expériences nouvelles touchant le vuide faites dans des tuyaux...
...syringues, soufflets, et siphons de plusieurs longueurs et figures : avec diverses liqueurs, comme vif-argent, eau, vin, huyle, air, etc…
Paris, Pierre Margat, 1647.
Bibliothèque nationale de France, Réserve des livres rares, RÉS-PR-169
© Bibliothèque nationale de France
Imprimé en octobre 1647, largement diffusé par le P. Mersenne auprès de ses correspondants à travers l’Europe entière, ce petit livre d’une trentaine de pages se présente comme l’abrégé d’un « traité entier » à venir dont il suit le plan. La première partie, celle qui est la plus développée dans cette version préparatoire, fournit un procès-verbal des expériences du vide menées par Pascal, dont le texte est en cela très différent du Discours du vide de Guiffart : « la phase de recherche achevée, il ne s’agit plus de scruter les détails, mais de faire la synthèse des observations, de faire apparaître non le travail de l’expérimentateur, mais le mécanisme des phénomènes » (Descotes 1993). La seconde partie formule en conséquence, sur la base de ces expériences, une série de « propositions » qui mènent à la conclusion que l’« espace vide en apparence » dans la partie supérieure des tuyaux « est véritablement vide et destitué de toute matière » : il s’agit d’un « vide absolu ». La démonstration doit enfin s’achever par la réfutation des différentes objections opposées à cette thèse, notamment par ceux qui prétendent que ce vide apparent est en réalité rempli « d’une matière qui ne subsistait que dans leur imagination », allusion à l’hypothèse de la « matière subtile » de Descartes. Le « traité entier » ne fut pas publié du vivant de Pascal, mais l’année qui suivit sa mort, par les soins de son beau-frère Florin Périer : il s’agit des Traités de l’équilibre des liqueurs et de la pesanteur de la masse de l’air, qui répondent cependant à un mode d’exposition entièrement remanié par rapport à celui qui était annoncé en 1647.