Antoine Lalouvère, De cycloide Galilæi et Torricelli propositiones viginti
[Toulouse, 21 juillet 1658].
Bibliothèque nationale de France, Réserve des livres rares, RÉS-V-857
© Bibliothèque nationale de France
Professeur au collège des jésuites de Toulouse, le P. Lalouvère prit connaissance du concours de la roulette par Pierre de Fermat. Il y répondit sous forme d’un livret de huit pages imprimées contenant vingt propositions, dont il reprit le contenu deux ans plus tard dans son traité De cycloide (Toulouse, 1660). L’envoi du P. Lalouvère fut disqualifié par le jury en raison d’erreurs de calcul, mais il avait dès octobre déjà été sévèrement critiqué par Pascal dans la troisième lettre sur la roulette et, de manière plus blessante encore, dans l’Histoire de la roulette. Non sans mauvaise foi, puisque lui-même ignorait en juin 1658 les travaux de Roberval sur la roulette, Pascal accusait nommément le jésuite d’avoir plagié ce dernier en occultant son nom et en dissimulant son forfait derrière l’emploi d’un raisonnement différent : « Car encore que sa méthode soit différente, on sait assez combien c’est une chose aisée, non seulement de déguiser des propositions déjà trouvées, mais encore de les résoudre d’une manière nouvelle, par la connaissance qu’on a déjà eue une fois de la première solution. » Faut-il entendre dans ce grief un écho à la huitième Provinciale, où Pascal accusait les jésuites d’autoriser le vol : « Par quelle étrange charité voulez-vous que ces biens demeurent plutôt à celui qui les a gagnés par ses voleries, pour le faire subsister avec honneur, qu’à ses créanciers, à qui ils appartiennent légitimement ? » En tout cas Lalouvère, indigné, ne manqua pas de répliquer à l’attaque. C’est à ce différend que Pascal consacra le sixième et dernier des écrits sur la roulette, intitulé Suite de l’histoire de la roulette, daté du 12 décembre 1658 et augmenté le 20 janvier 1659 d’une addition finale de quelques lignes sur les exemplaires qui n’avaient pas encore été distribués à cette date.