Paul Strand (1890-1916) | ||||
Blind woman, New York | ||||
1916 |
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Photogravure, Camera Work, n° XLIX-L, juin 1917 | ||||
22,5 x 16,5 cm | ||||
Don
de l'artiste 340381 Bibliothèque nationale de France, Rés. Ad-1940-8 © The Paul Strand Archive/1971 - Aperture Foundation Inc. |
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Cette photographie pose la question de la médiation. Elle a été présentée pour la première fois dans le numéro spécial (XLIX-L, juin 1917) de la revue d’Alfred Stieglitz, Camera Work, livraison consacrée à Paul Strand, partisan radical de la Straight photography. Le portfolio mêle portraits directs et photographies d’objets quotidiens. Cette volonté de rapprocher les objets banals et le portrait signe la volonté d’en finir avec la tendance abusive à l'idéalisation. Blind woman n’est pas une photographie dérobée, sa construction rigoureuse le démontre. Tout s’organise autour d’un œil fixé non sur le regardeur, l'objectif, mais tourné vers l’arrière, planté dans le mur qui barre le fond. Tautologique, l'image se referme sur elle-même, inscrit dans la composition le texte de la légende, le numéro d'identité du modèle. Paul Strand subvertit une pratique habituelle du portrait classique, où identité référentielle et identité picturale se faisaient écho. Blind : il s’agit d’un constat et d’une question. Celui de la représentation du visage, impuissant à se voir lui-même autrement que dans une médiation. Celle du statut du spectateur qui voit et ne peut être vu. |
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